Paris, le mardi 18 juillet 2023

Rock’n’roll, année(s) zéro est un projet complexe et ambitieux qui aura mis près de quatorze ans à émerger (le tome 1 a mis un peu plus de douze ans à voir le jour, le tome 2 arrivera sûrement quelques semaines avant le quatorzième anniversaire du lancement du projet global). Je pense qu’il contient, en réalité, plusieurs livres ou, plutôt, qu’il est le fruit de l’agglomération de plusieurs livres qui se sont peu à peu rassemblés à l’intérieur d’un même projet, au fil de ces quatorze années de gestation.

Bien sûr, il y a le livre des portraits, ces récits qui permettent de raconter les histoires de musiciens ou d’enregistrements issus d’un passé récent et que l’on pourrait juger comme anormalement sous-exposés. Ce livre raconte donc les histoires de Bill Callahan, d’Elliott Smith, de Howe Gelb, de Reigning Sound et de quelques autres comme le prochain racontera celles de Wilco, de Josephine Foster, de Magnolia Electric Co., de Steve Gunn ou des Hunches, notamment. Ensuite, il y a, à l’intérieur de ces portraits, la volonté de mettre en avant la parole des artistes, de créer une sorte de récit choral qui, je pense, prendra tout son sens avec le tome 2. Il y a également les discographies complémentaires qui permettent d’élargir le champ et de mieux situer tous ces artistes dans leur époque. Grâce à ces discographies, les liens entre les artistes et les différentes scènes se révèlent et permettent de recomposer une image globale que l’on peut assimiler à une certaine idée du rock américain des années deux mille. Avec l’organisation géographique des deux livres, il y a l’idée d’esquisser une réflexion plus générale sur la façon dont le rock émerge et se développe aux États-Unis. Dans un sens, il s’agit donc aussi d’un portrait de l’Amérique contemporaine, mais également de l’amorce d’une réflexion sur l’histoire de la musique aux États-Unis (là encore, le tome 2 permettra d’approfondir considérablement cet aspect du livre). Cette réflexion est, selon moi, affinée et approfondie par le biais aux annexes et aux discographies explorant les racines discographiques de tous ces portraits. Selon moi, ces différentes parties permettent d’inscrire tous ces récits, tous ces disques et tous ces musiciens dans un cadre plus global qui ouvre sur une réflexion plus générale sur l’histoire du rock et la façon dont elle a pu être racontée depuis soixante ans, environ, ainsi que sur la façon dont elle doit ou devrait continuer à être racontée. Enfin, il me semble que l’avant-propos du livre, qui est écrit à la première personne, invite aussi à une réflexion sur la nature même de ce genre de livre et sur les limites, mais aussi l’intérêt, de ce type d’exercice. Bref, je pense que tous ces aspects sont présents dans le livre et qu’il suffit de s’y plonger pour en prendre conscience et mesurer la singularité de ce projet dans son ensemble.

Magnet Longues Ondes

Pour cette raison, parce que rien ne peut remplacer l’expérience de la lecture, mais aussi, surtout, parce que chaque regard de lecteur est unique et soulève des questions, des réflexions et des enthousiasmes différents, j’aimerais que ce site puisse aussi permettre de relayer différentes expériences de lecteurs ou de lectrices.

Ainsi, j’envisage d’ouvrir une sorte de livre d’or permettant de relayer les différentes expériences de lecture de Rock’n’roll, année(s) zéro. L’idée n’est pas de rédiger une critique du livre, mais plutôt de partager vos découvertes, réflexions, critiques ou enthousiasmes sur le livre. L’ensemble brasse tellement de noms, d’histoires, d’informations et de références qu’il y a forcément beaucoup à dire et que personne n’y verra la même chose. Donc, si vous avez envie de soutenir le projet en partageant votre intérêt, n’hésitez pas à écrire un petit texte et à l’envoyer à longuesondes@gmail.com. Pour être encore plus complet, je pense que les textes devraient être présentés avec le prénom et la ville d’origine de chaque commentateur.

À vous de jouer et bel été !

Cédric Rassat